mercredi 19 janvier 2011

Enfance de matoub

A l'ombre d'une situation difficile, marquée par l'émigration des algériens en France - surtout les kabyles - à la recherche d'un emploi pour assurer une certaine vie à sa famille, le petit Lounès est contraint de vivre loin de son père parti en exil. Il deviendra ainsi le "petit homme" du foyer, aux côtés de sa mère et grand-mère qui occupaient ensemble leur maison à Taourirt Moussa. Après la naissance de sa sœur Malika, en 1963, il garda toujours son statut de "l'homme de la maison", il demeurait, alors, gâté en dépit des carences multidimensionnelles dues à la misérable situation où sombrait l'Algérie colonisée. Pour se consoler de l'absence de son père, Lounès nourrit un puissant attachement à sa mère qu'il considérait "merveilleuse". En effet, c'était elle qui veillait sur les besoins de la maison en l'absence de son mari. En ces moments rudes, la mère de Lounès endossait toutes les charges ; elle se soumettait aux exigences de la vie quotidienne, chez elle ou ailleurs, et prenait en charge son enfant. Tout en s'absorbant dans le travail, qu'il soit à la maison (dans la cuisine, surtout la préparation du couscous), aux champs… elle chantait - afin de se consoler - ce qui avait suscité chez son enfant une vigoureuse volonté de s'aventurer dans la chanson. Héritant le critère oral qui détermine la culture berbère, elle racontait à son fils, chaque soir, des contes kabyles desquels le futur chanteur acquiert un lexique d'une richesse "terrible".

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