mercredi 19 janvier 2011

Slimane Azem

Le chanteur Rabah Asma a repris certains de ses titres. En 1995, Lounès Matoub a repris le titre Effegh A ya jrad tamurt iw, dirigé cette fois contre le pouvoir algérien.
Depuis 2008, la ville de Moissac a décidé d'honorer l'ancien chanteur berbère en donnant une place qui porte son nom.[1]
Il était frère de Ouali Azem, député de 1958 à 1962 sous la Ve République.

Slimane Azem

Après l'indépendance de l'Algérie, il fut très critique à l'égard du régime algérien, et sera en conséquence interdit de diffusion sur les ondes algériennes entre 1967 et 1988. Il décède le 28 janvier 1983 à Moissac en France, où il est enterré, le gouvernement en place alors ayant interdit son retour en Algérie.

Slimane Azem

Il entame alors une immersion précoce dans les tourments de l'exil. Sa première chanson, A Muḥ a Muḥ, consacrée à l'émigration, paraît dès le début des années 1940 : elle servira de prélude à un répertoire riche et varié qui s'étend sur près d'un demi-siècle. Il chantera également contre l'occupation française dans Effeɣ ay ajraḍ tamurt-iw (Ô [nuée de] sauterelles, sors de mon pays). Mais ses chansons traitent aussi des problèmes de ses compatriotes.

Slimane Azem

Il est né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghrane en Grande Kabylie (Algérie française à l'époque). Slimane Azem quitta son village très jeune pour travailler chez un colon à Zéralda. Il arrive en France dès 1937, où il travaille comme aide-électricien à la RATP. Après quelques années de travail obligatoire imposé par l'Allemagne nazie, il prend un café en gérance à Paris et s'y produit les week-ends.

matoub entre 1962-1980

Durant l'année 1974, alors qu'il est interne au lycée de Bordj Menaiel, il est renvoyé à plusieurs reprises par le surveillant général pour cause de mauvaise conduite. C'est à cette époque qu'un grave incident lui arriva. Il blesse un jeune garçon à coup de rasoir suite à une bagarre qui s'est déclenchée dans un salon de coiffure. Interpellé par la gendarmerie, il devait être relâché le lendemain. Au tribunal, Lounès a osé demander au procureur une cigarette. Ce dernier abasourdi par un tel comportement décide de le mettre en tôle. Lounès purgea alors un mois en prison. À sa sortie de prison, il fait un stage de mécanique générale à Alger, après avoir réussi à l'examen final, il enchaîne avec six mois de formation en ajustage.

matoub entre 1962-1980

C'est en 1972 qu'un miracle se réalisa pour Lounès. Son père rentre au pays après 30 ans d'émigration en France. À son arrivée à la maison, il lui offre un mandole qu'il lui avait acheté à Paris chez Paul Beuscher. C'était le plus beau cadeau qu'il n'avait jamais eu, car il venait de son père. Une année plus tard, au cours d'un jeu de poker il mit la mise sur son mandole qu'il perd dans la partie. L'année suivante, il se débrouille pour s'acheter une guitare puis commence à animer régulièrement des fêtes.

matoub entre 1962-1980


Après "l'indépendance" en 1962, la paix semblait s'installer, et la violence chercher un autre compartiment. Cependant, juste une année plus tard, la violence reconquiert la Kabylie. De cette façon, Lounès et sa génération assisteront au conflit qui opposera le régime de Ben Bella, président de "l'Algérie indépendante", aux officiers de la wilaya III à leur tête Hocine Ait Ahmed président du FFS (Front des forces socialistes). Le conflit a fait plus de 400 morts et des milliers de blessés. Krim Belkacem, un grand homme politique, signataire des accords d'Évian, s'est démarqué de ce conflit. Matoub considérait cet antagonisme comme première déchirure de la Kabylie, mais ce qui le traumatisera le plus est le fait que, 23 ans plus tard - c'est-à-dire -en 1985, ces deux personnalités (Hocine Aït Ahmed et Ben Bella), en conflit aigu, se rencontrent dans l'objectif de constituer une alliance contre le régime en place; il qualifia cette initiative d'absurde et aberrante ! En produisant un album pour exprimer son rejet à cette fallacieuse alliance, il a été traité par certains titres de la presse française, de fasciste.